Avez-vous pensé à développer et implémenter L’intelligence collective dans votre entreprise ?

Faire davantage en partageant ses compétences et savoir-faire avec les autres !

Redynamiser et vitaliser votre collective interne à votre entreprise pour atteindre des objectifs partagés pour aller plus vite et plus loin !

L’intelligence collective donne ce pouvoir à l’organisation d’aller encore plus loin, , d’être plus créatif, plus innovant, de trouver des alternatives et/ou solutions à des problèmes plus ou moins complexes en mettant les compétences, connaissances et les aptitudes de chacun au service de l’organisation et de ses acteurs. 

Au fil de l’histoire de l’économie industrielle, chaque entreprise utilise l’intelligence collective puisqu’il s’agit de se doter des diverses compétences et connaissances nécessaires, de les utiliser et les articuler de manière optimale dans un objectif commun : celui de la croissance de l’entité et de celle de l’économie du bien être de ses différents acteurs.

1-Qu’est ce qu’on entend par l’Intelligence Collective ?

L’intelligence collective est la mise en commun d’un ensemble de moyens, des compétences, connaissances, créativités, capacités de réflexion et de résolution de problèmes entre les différents membres d’une organisation, d’une équipe d’entreprise, un groupe de travail et des partenaires sociaux au service d’un objectif commun permettant de créer une véritable synergie, source de plus-value et d’innovation.

L’humain, dans son entière diversité nonobstant son sexe, son origine, sa couleur, sa formation …., prend alors toute sa dimension au sein d’une organisation qui se caractérise notamment par :

  • Chaque individu du groupe dispose d’une partie de l’information et des compétences spécifiques sans toutefois être conscients de celle de son groupe et du fonctionnement global de ce dernier,
  •  Des relations interpersonnelles riches où les interactions sont fluides, nombreuses et transversales,
  •  Des règles de vie en communauté essentielles, simples et respectées de tous ses membres,
  •  Un épanouissement, une motivation collective et individuelle, avec des objectifs individuels et communs
  •  Un sens de responsabilité aux diverses tâches et missions confiées,
  •  Un bien-être au travail , une certaine reconnaissance de ce que l’on possède en matière de compétences, connaissances, talents, etc. et la conscience que l’on partage certaines valeurs, questionnements…

2-L’intelligence collective et développement des équipes

Qu’est-ce qui fait que des équipes réussissent à travailler ensemble alors que d’autres échouent? Comment dépasser le stade de l’individualisme et réussir à construire ensemble? Distinguons d’abord 3 stades de développement des équipes. 

Le premier stade, c’est le groupe d’individus. Il est caractérisé par l’individualisme, le travail en silo, le chacun pour soi, les jeux de pouvoirs, l’absence de confiance. C’est généralement ce que l’on retrouve dans les entreprises Top Down ou hiérarchiques, encore largement majoritaires. Son responsable est un leader donneur d’ordre. Son approche est caractérisée par la planification. Sa logique est celle de l’ordre et de l’obéissance.

Le deuxième stade, c’est l’équipe constituée. On y trouve un sentiment d’appartenance, de la cohésion, du plaisir, une action collective, une identification à l’objectif commun. Son leader est un leader responsable ressource. Il donne les moyens à l’équipe de réussir. Les collaborations entre les membres sont encouragées. La logique est la co-responsabilité.

Le troisième stade est l’équipe en intelligence collective: on y observe une habitude de travailler ensemble avec des travaux préparatoires, des confrontations d’opinions (pas des conflits), des scénarios tactiques élaborés ensemble en exploitant la diversité des talents connue et utilisée par tous. Son leader est leader responsable porteur de sens. Il fait émerger une vision commune qui apporte du sens à l’activité de l’équipe. Les talents sont utilisés suivant les aspirations. Les émotions et désirs peuvent être entendus. La confiance en soi et dans les autres est forte. 

Une équipe de rugby en est un bon exemple. “C’est un sport où le pilier qui craque en mêlée, le buteur soudain inefficace, où le plaqueur qui oublie une seule fois son adversaire peut faire perdre son équipe. En revanche, le génie du jeu, quel que soit son talent, est plus dépendant de ses coéquipiers que dans tous les autres sports. Le talent individuel n’y a de sens que si le collectif a aussi du talent.” (Pierre Mathis, journaliste spécialisé en rugby). « En rugby, il est indispensable d’avoir confiance en son coéquipier pour jouer libéré… n’est-ce pas la même chose au travail ? » (Maxime Rouqié, arbitre).

L’intelligence collective permet de se relier aux autres, de se nourrir des expériences, compétences et différences des autres. Elle requiert de savoir, pouvoir et vouloir coopérer, ce qui nécessite d’acquérir de nouveaux savoir-faire et savoir-être. L’intelligence émotionnelle en est une composante centrale. Le filtre de nos émotions freine, parfois bloque, nos réactions. Mieux connaître nos émotions et celles des autres sont des atouts formidables pour améliorer nos relations interpersonnelles.

L’intelligence émotionnelle est notre capacité à identifier et réguler nos émotions. En apprenant à le faire personnellement, on apprend à décrypter celles des autres et cela transforme la relation. Selon Salovey et Mayer, les pères du concept, l’intelligence émotionnelle est l’habileté à percevoir et à exprimer les émotions, à les intégrer pour faciliter la pensée, à comprendre et à raisonner avec les émotions, ainsi qu’à réguler les émotions chez soi et chez les autres. De nombreuses études (voir notamment les ouvrages d’Antonio Damasio, de Daniel Goleman) démontrent que le développement de notre intelligence émotionnelle est bien plus utile et pertinent que notre Q.I pour notre réussite professionnelle et personnelle.

Management et Intelligence collective 

Dans un environnement de plus en plus complexe et dynamique, marquée par une concurrence féroce, l’immigration des compétences, d’une innovation de plus en plus envahissante. L’entreprise doit favoriser une organisation de type communautaire très soudée et doit faire preuve de flexibilité et de rayonnement pour faire face aux situations qu’elle n’imagine même pas encore aujourd’hui ou dans un avenir proche d’où la nécessité d’un management par la stratégie d’intelligence collective.

Ce nouveau mode de management, parfois délicat à mettre en œuvre, sublime la performance globale de l’entreprise, car il induit un climat de travail sain et favorable aux prises de parole et de décisions stratégiques tout en tirant tous les bénéfices de la diversité composant le groupe.

  1. Apports : s’ouvrir à la différence et à l’innovation et être accepté

Dans une telle démarche, les relations hiérarchiques et inter-collaborateurs doivent être réinventées et restructuré autour de la diversité pour faire place au dialogue, à la confrontation d’idées, à l’écoute sans jugement de valeur ou critiques non constructives… Le but est bien de favoriser l’émergence d’idées dont la portée est insoupçonnée.

En se sentant écoutés, pris en considération, les individus seront davantage impliqués non seulement dans les taches qui leur sont imparties, mais également dans la dynamique stratégique globale de l’entreprise.

En effet, une fois un climat de confiance et d’échange instauré, vos collaborateurs seront plus enclins à donner un point de vue jusque lors gardé secret par peur de paraître ridicule, incompris, voire totalement ignoré. 

  • Leviers de succès : motivation, engagement, reconnaissance et intelligence émotionnelle

Pour que le succès d’une telle démarche soit au rendez-vous, le manager devra s’assurer que toute son équipe fonctionne de façon ouverte, ses membres agissant en interaction solidaire les uns avec les autres.

La coopération et la validation des différentes tâches devront s’inscrire clairement dans la politique de management, chacun faisant preuve d’une intelligence émotionnelle vis-à-vis de ses coéquipiers – manager inclus.

Manager l’intelligence collective ; le comment ?

Développer et manager l’intelligence collective de son équipe est un exercice qui demande du manager de l’entreprise certaines compétences et connaissances de toutes les spécificités de son équipe ainsi que l’implémentation d’outils adéquats facilitant la fluidité des échanges, favorisant la créativité, l’innovation, cohésion et boostant la réflexion collective.

  1. Les compétences du manager pour développer l’intelligence collective de son équipe

On pourrait penser que l’intelligence collective rend le rôle du manager obsolète. Il en est tout autre. Car si les réflexions se mènent en groupe, et que l’intelligence collective prend effectivement ancrage dans la variété des connaissances, des compétences et des idées portées par les individus le manager reste le seul décisionnaire au bout du compte. C’est à lui qu’incombe la prise décision finale.

Le manager doit posséder certaines compétences et qualités essentielles lui permettant d’orchestrer l’intelligence collective. Cette dernière demeure une véritable gageure, même pour un cadre dirigeant très expérimenté.

Ainsi, le manager doit notamment veiller à :

  •  Exploiter l’ensemble de ses softskills (compétences comportementales) qui doivent démontrer un haut dégré d’intelligence émotionnelle et les mettre au service de son équipe : écoute active , bienveillance, empathie relationnel communication interpersonnelle , transparence, etc.
  •  Instaurer un climat de confiance : condition sine qua non à une intelligence collective débridée, créative et innovante.
  •  Favoriser la coopération au sein de son équipe : responsabiliser et encourager l’entraide, le mentoring, l’ assertivité , prendre des engagements mutuels et être solidaires.
  •  Stimuler l’ intelligence émotionnelle de chacun : faire prendre conscience à chacun de la richesse des différences et de l’importance de savoir les respecter et adapter son comportement selon les interlocuteurs, le contexte et l’environnement. 
  •  Orchestrer les différents talents : déceler, reconnaître et faire s’épanouir les talents de chacun des membres de son équipe afin de les utiliser efficacement au service du groupe et de toute l’entreprise.
  •  Encourager et organiser la réflexion collective: mettre en place les outils et méthodes adéquates pour que les échanges soient fluides et la production d’idées et solutions efficaces par exemple organiser des séances de Team Building, exercices, mises en situation, des temps de réflexion et des jeux en équipe. 
  •  Prendre des décisions seul tout en s’appuyant sur la réflexion collective : trancher en tenant compte des divers échanges et pistes proposées tout en respectant la stratégie globale de l’entreprise.
  •  Gérer les conflits : veiller sur l’équilibre des échanges, la reconnaissance des divergences. En effet, le manager n’est pas là pour prendre parti, mais bien décider de la meilleure option possible pour son équipe et pour l’entreprise tout entière.

 2-Maîtrise de l’intelligence émotionnelle

L’émotion est un mot issu de « motion » qui concerne le mouvement, la racine latine emovere signifiant « mettre en mouvement ». La peur, la colère, la tristesse et la joie sont nos 4 émotions de base. Ce sont des énergies, des signaux, qu’il nous faut apprendre à écouter et à maîtriser.

La peur

La peur trouve son origine dans les dangers (réels ou perçus) et les incertitudes. C’est un état d’alerte et de frayeur provoqué par quelque chose d’inattendu. Dans les entreprises, la dureté des relations au travail ainsi que la pression organisationnelle et managériale génèrent largement du stress. Le stress touche 4 salariés sur 10. Le stress serait à l’origine de 50 à 60% de l’ensemble des journées de travail perdues. Il est à l’origine de pathologies telles que les troubles musculo-squelettiques et lombalgies, maladies cardio-vasculaires, burn-out, dépressions….

La gestion du stress en entreprise nécessite de poser les bases d’une relation au travail pacifiée et bienveillante : droit à l’erreur, management constructif et respectueux, « présomption de confiance », valorisation de l’humain au cœur de l’entreprise et de la gentillesse au quotidien, communication et action en cohérence avec les valeurs de l’entreprise.

La colère 

La colère est une réaction du système limbique qui provoque plusieurs modifications physiologiques et mentales préparant le corps au mouvement et à des réactions violentes et agressives. Elle se traduit par une augmentation de l’activité cardio-respiratoire, un afflux de sang, une respiration plus rapide, un plus grand volume sonore. Par exemple, un manager ou cadre dirigeant d’une société qui constate des objectifs non atteints ou un cours de bourse qui flanche, peut être amené à réprimander de manière brutale et régulière ses collaborateurs, ou bien la colère peut être générée également à travers des malentendus ou des différences de comportements jugées inopportunes. La colère est  une énergie trop forte qui génère stress, tristesse et baisse d’estime de soi. La colère, si elle n’est pas gérée de manière raisonnée, peut ainsi créer un climat malsain, voire de terreur. Quand on est en colère, l’action évoluée est d’en prendre conscience et de demander un changement.

La Communication Non Violente (CNV – langage élaboré par Marshall B. Rosenberg) est un moyen d’exprimer totalement sa colère de manière positive, sans porter préjudice, ni à soi-même, ni à l’autre. La CNV propose une démarche en 4 temps:

1. Marquer une pause et respirer.

2. Identifier nos jugements.

3. Prendre conscience de nos besoins.

4. Exprimer une demande en évoquant nos sentiments et besoins. La gestion de la colère permet d’éviter beaucoup de dégâts. 

La tristesse

La tristesse révèle un manque de nature affective. « Je suis triste de la perte d’une personne, du départ d’un collègue, de la fermeture d’une unité, d’un manque de reconnaissance ». Il en est de la tristesse comme de toutes les émotions, c’est en la ressentant complètement qu’on obtient une information précise. Par exemple Le départ d’un dirigeant, de collègues, le rachat, la fusion, l’abandon de projet, de produit, de processus et les décès de collègue de travail sont autant de facteurs entraînant de la souffrance et de la tristesse en entreprise. L’action primitive en cas de tristesse est le repli sur soi et l’action évoluée consiste à demander écoute et affection.

Le médecin psychiatre Jacques-Antoine Malarewicz estime qu’il reste beaucoup de travail à faire en ce qui concerne les situations de deuils dans le contexte professionnel. Il a constaté que le simple fait de prononcer les mots « deuil ou travail de deuil » apporte un soulagement à des personnes qui avaient accumulé de la culpabilité, de la colère, de l’incompréhension ou encore tout simplement de la tristesse.

A défaut de travail de deuil en entreprise, le climat humain se détériore, l’énergie fait défaut et les collaborateurs ont de moins en moins d’enthousiasme à entreprendre des choses qui pourraient leur apporter de la satisfaction. Dans un monde qui a fait de la performance sa valeur suprême, le deuil en entreprise est un processus très constructif, parce qu’il permet de solder le passé et donc de gagner du temps pour l’avenir.

La joie

Seule émotion positive de nos émotions primaires, la joie est le premier pas vers le bonheur. La joie est, par essence, l’émotion de la vitalité. D’après Spinoza, celle-ci se conquiert par l’effort de connaissance et de compréhension : plus je connais le monde, l’homme, ses désirs et ses fragilités, plus je suis en mesure de les accueillir et de les aimer. La psychologie positive nous apprend que le bonheur et l’optimisme alimentent notre capacité à réussir. Un état d’esprit positif donne 7 ans d’espérance de vie en plus, dans de meilleures conditions. Il ouvre la porte à de nouvelles relations, de nouvelles idées et permet de mieux réaliser les opportunités qui s’offrent à nous. A ce sujet, je vous conseille de lire l’excellent ouvrage de Shawn Achor, spécialiste en neurosciences et en psychologie positive formé à Harvard: « Comment devenir un optimiste contagieux ».

Pour devenir positif, Shawn Achor, spécialiste en neurosciences et en psychologie, propose 6 conseils:

  • 5 minutes de médiation quotidienne,
  • Penser à un plaisir à venir – c’est une injection de bonheur,
  • Accomplir consciemment des actes de bonté,
  • Insuffler de la positivité dans notre environnement,
  • Faire régulièrement de l’exercice physique
  • Exploiter ses forces personnelles, les équipes réalisent de meilleures performances dans un contexte positif, serein, où la confiance et la liberté sont présentes. 

En entreprise, pour améliorer les motivations internes ou intrinsèques de ses collaborateurs (c’est la satisfaction d’avoir accompli correctement sa tâche, d’avoir réussi un exploit particulier qui amène à faire des efforts), par exemple Google a inventé un mécanisme basé sur l’organisation du temps de travail des ingénieurs et des développeurs en deux parties : 80 % de leur temps de travail est consacré à la mission qui leur a été confiée et pour laquelle ils sont officiellement payés et 20 % est dédié à des recherches personnelles. C’est l’une des pièces maîtresses de cette machine à innover qu’est Google. Une autre, ce sont leurs locaux. Beaucoup de couleurs, d’objets design, de salles de jeux, d’espaces de sport, d’opens spaces, de toboggans… Des investissements destinés à créer des environnements positifs pour améliorer la motivation, l’engagement et les performances des équipes.

Conclusion

La notion d’intelligence collective désigne une intelligence d’équipe, groupe de travail, ou bien des partenaires sociaux d’où une intelligence partagée émergeant de la collaboration, des efforts collectifs ou de la compétition entre les différents acteurs de l’entreprise. Cette intelligence permet de prendre des décisions par consensus. Elle nécessite d’acquérir de nouveaux savoir-faire relationnels, et donc elle demande de l’intelligence émotionnelle. Celle-ci donne accès à une meilleure compréhension de soi et des autres, assure des relations plus saines et plus durables, favorise une communication plus efficace. L’intelligence émotionnelle autorise une meilleure résolution des problèmes, donne plus d’aisance dans le changement et l’incertitude, autorise une meilleure gestion du stress et des conflits. Une meilleure gestion des 4 émotions de base – peur, colère, tristesse et joie – permet de créer un climat humain positif dans lequel chacun peut mieux exprimer ses talents. L’intelligence collective demande à chacun de faire un chemin de maturité. La maturité psychologique est un processus de développement personnel qui aboutit à un état de réflexion et de plénitude. À tout âge, il est possible de faire preuve de maturité dans son comportement, ses choix, ses pensées ou ses émotions.

Et vous, dans votre organisation, que faites-vous concrètement pour investir dans l’humain, augmenter la maturité des équipes et favoriser l’intelligence émotionnelle?