Le marché des OPCVM compte plus de 20 000 investisseurs qui y fructifient plus de 400 milliards de DH. L’actif sous gestion est structurellement contrôlé par quatre gestionnaires, à savoir Wafa Gestion, CDG Capital Gestion, BMCE Capital Gestion et Upline Capital Management.

L’industrie de la gestion collective de l’épargne poursuit son développement entamé il y a plusieurs années. Selon les données de l’Asfim (Association des sociétés de gestion au Maroc), le marché compte 432 OPCVM en activité à fin 2017, pour un actif sous gestion de 416 milliards de DH, soit plus du tiers du PIB marocain.

En sept ans, cet encours a quasiment doublé (+86%) puisqu’il s’étabilissait à 224 milliards de DH à fin 2010. Par rapport à 2016, la progression s’élève à plus de 10%.

Wafa Gestion difficile à détrôner

Toujours selon les données de l’Asfim, la part de marché agrégée des quatre premières sociétés de gestion de la place s’élève à de 69,1% à fin 2017, soit un actif net sous gestion de plus de 287 milliards de dirhams. En 2012, cette part s’élevait à 70,9%. Cette évolution signifie que les sociétés de gestion de taille plus modeste ont réussi à grapiller plus de croissance que les grandes, sans pour autant chambouler la structure du marché.

Dans le détail, Wafa Gestion a perdu plus de 4,5 points de part de marché mais reste confortablement en tête du classement avec un poids de 25,27% ou 105 milliards d’actifs sous gestion.

Elle est suivie par CDG Capital Gestion qui a récupéré sa deuxième en 2017 après l’avoir brièvement perdue en 2016 au profit de BMCE Capital Gestion. La filiale du groupe CDG revendique 14,95% de part de marché, contre 17,86% en 2012.

BMCE Capital Gestion, qui a retrouvé sa troisième place historique, pèse 14,78%. Par rapport à 2012, elle a toutefois gagné près d’un point de point de part de marché.

Enfin, la filiale du groupe Banque Populaire, Upline Capital Management (UCM), a réussi à capter près de 5 points de parts de marché supplémentaires. Afin 2017, elle gérait 14,10% des actifs sous gestion.

Source: ASFIM

 

On le voit, les sociétés qui gèrent le gros de l’épargne placée dans les OPCVM sont adossées aux grandes banques et institutions financières de la place et profitent des synergies avec leurs maisons mères. D’ailleurs, le cas de UCM, qui a fait une ascension remarquable ces dernières années, mérite d’être analysé sous cet angle.

Le cas Upline Capital Management

UCM était une société de gestion indépendante jusqu’à son rapprochement en 2009 avec le groupe Banque Populaire. Depuis, ses actifs sous gestions ont évolué de manière soutenue : de moins de 10 milliards de DH en 2009, ils sont passés à 58,6 milliards de dirhams à fin 2017. Cette ascension s’explique par trois facteurs:

-La récupération et la fidélisation par le groupe Banque Populaire de ses clients (institutionnels et grands comptes) qui souscrivaient chez les sociétés de gestion concurrentes;

-La regroupement des activités de UCM avec l’autre société de gestion du groupe Banque Population, Alistitmar Chaabi;

-La politique agressive de collecte des fonds menée par le management de la banque au cheval pour booster les résultats du groupe, notamment en développant une panoplie de produits comme les placements à taux garantis.